Le Petit Chaperon Noire
Un beau matin, comme tout les matin de tout les 1er mercredi de chaque mois, la jeune demoiselle de la rue Beethoven allait rendre visite à sa grand-maman.
Sa mère sur le pas de la porte lui donnait ses dernières instructions.
Comme d'habitude elle lui tendit son petit panier en lui disant "Surtout fais bien attention à toi". Mais cette fois ci elle lui présenta, avec toute l'émotion dont elle était capable coincée dans sa gorge, un petit paquet.
Celui ci contenait un chaperon rouge, sa dernière confection pour sa fille chérie. Elle lui demanda de le mettre sur son dos, ainsi elle ne passerait pas inaperçu dans la forêt.
Enfin peut être que celle ci ne s'était pas tout à fait rendue compte qu'il vaut mieux passer inaperçu pour éviter les prédateurs.
Ainsi elle traversa tout son joyeux petit village, passant devant la bibliothèque, devant son humble lycée, la boulangerie où elle achetait ses viennoises aux chocolats préférés... pour se rendre dans la forêt avec son petit panier, son chaperon tout en chantant « clap clip clap petite pluie d'avril qui tombe du ciel en jolie diamants... ».
Mais ce que cette jeune inconsciente ne savait pas c'est qu'un loup rodait dans les parages.
Au détour d'un chemin elle tomba nez à nez avec un jeune loup au pelage d'un noir de geais à demi mort de faim et sans grande expérience.
Celui ci en voyant une proie si facile à leurrer lui sauta dessus sans d'autre préambule.
Mais le malheureux appris ce jour là qu'il ne faut pas se fier aux apparences et surtout pas aux jeunes filles à l'air si enfantin avec des petites nattes mignonnettes de chaque coté du visage.
La jeune fille poussa donc un « Schrei » à vous décoller les tympans et passa à l'attaque entraînant le loup dans les buissons.
Après cinq minutes de remue-ménage, elle s'extirpa des buissons avec sur le dos une chose toute noire.
Quand elle s'avança dans les rayons de lumière transperçant l'épaisse forêt, on put s'apercevoir qu'il s'agissait en réalité... de la peau du loup.
Et le loup ?
On n'en entendit plus jamais parler.
Elle reprit sa marche active tout en écoutant en boucle Pitatou, sa nouvelle lubie du moment.
Au bout de quelques minutes elle aperçut, au bout du chemin fleuri, la chaumière de sa grand-maman.
Du haut de la cheminée s'échappait doucement des notes de musiques à la place de la fumée.
En avançant un peu plus sur le chemin on pouvait remarquer le linge qui se balançait au grès du vent sur les cordages tendu, attendant de sécher.
Sur le coté se trouvait le bac de lessive qui bullait encore. La jeune demoiselle ne put s'empêcher de se précipiter pour éclater les petites bulles de savon, un de ces jeux préférés.
Eh oui on s'amuse avec ce qu'on a.
Après plusieurs minutes (heures ?) de ce petit jeu elle se décida enfin à ramasser son panier qu'elle avait déposé dans un coin.
Puis elle rentra dans la petite chaumière, après avoir soigneusement tirée la chevillette, pour embrasser sa grand-mère.
Mais elle ne put faire que quelque pas, car déjà sa grand-maman s'écriait
« Oh mon Dieu mais qu'est ce que ceci ? Une chose toute noire qui se promène dans mon chez moi ! »
La jeune demoiselle dut alors lui expliquer que c'était « elle », sa petite fille.
La grand-mère mit du temps à la croire, mais une fois que ce fut le cas elle sauta de son lit pour attraper une savonnette, et la forcer à se laver.
Devant l'insistance de sa grand-mère elle ne put refuser (et puis à son âge... elle préférait ne pas l'offenser).
Elle prit donc le bain du siècle devant les yeux experts de sa grand-mère, qui bizarrement n'avait rien perdu de leur vigueur en cet instant !
Au bout d'une heure elle put enfin sortir, mais pris soin de ne pas remettre son chaperon de peur de replonger dans un nouveau bain (peut être un peu plus chaud cette fois ?!).
En attendant cette histoire de savonnette avait fait son bout de chemin.
A chaque visite, la grand-maman offrait une savonnette à sa petite fille la trouvant « beaucoup trop noire à son goût ».
Si bien que dans le village on eu l'habitude de la voir revenir avec une petite savonnette dans son panier.
Bien vite elle fut donc renommer « Savonnette ».
Pendant ce temps la grand-mère avait reçu de la visite, elle la rejoignit donc dans le salon.
Une fois dans la chaleureuse pièce centrale, elle découvrit une jeune fille de la blondeur de Marilyn et un joli petit panier garni de MaGNiFiQue cookies sur la petite table.
Il s'agissait de la fille d'une amie de longue date (parce qu'ami de la famille depuis des générations et des générations) du pays voisin.
Elle était en compagnie d'une autre jeune fille au visage enfantin et aux lèvres rouges, qui lui donnait un aspect « Marilyn Ingalls ».
Elles étaient toutes deux entrain d'entonner « Lucky me ».
Devant deux si étranges demoiselles, celle-ci resta perplexe, mais elle pensa également qu'elle serait probablement le genre de filles qui accepterait de jouer avec elle aux « bulles ».
Elle s'approcha donc et essaya d'en apprendre plus sur elle.
Et c'est ainsi que Savonnette fit la connaissance de Mimolette et Omelette qu'elle retrouva dès la rentrée prochaine dans le « bahut » des contrées voisines.
Dès lors les trois jeunes filles ne se séparèrent plus, se retrouvant souvent pour éclater les bulles, chanter des chansons... « originales » etc. etc.
De MiMoLeTTe et OMeLeTTe